Le défi de l’immigration

Publié le  20 août, 2010
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amnord/quebecdefi.htm

La concentration des immigrants à Montréal

...La concentration des immigrants à Montréal est un phénomène tout à fait exceptionnel dans la mesure où les pays qui reçoivent beaucoup d’immigrants comme Israël, l’Australie, les États-Unis ou la France, réussissent à mieux répartir les nouveaux arrivés sur leur territoire respectif.
Au Canada, trois provinces accueillent présentement 89,1 % de tous les immigrants du pays: en tête, l’Ontario (54,7 %), suivi de la Colombie-Britannique (21,7 %) puis du Québec (12,7 %).
Contrairement au Québec, les provinces de l’Ontario et de la Colombie-Britannique répartissent mieux leurs immigrants puisque Toronto et Vancouver ne gardent qu’environ 46 % de leurs immigrants respectifs, tandis que Montréal reçoit 88 % des immigrants du Québec.

L’accroissement de la population immigrante

 ... le démographe Marc Termote estime que la population immigrante de cette ville constituera un apport de 1,5 million d’habitants (dont plus d’un million d’allophones) en tenant compte des naissances, de la mortalité et de l’émigration; la population actuelle est de 1,6 million dont 1 008 440 francophones (61,8 %) dont le pourcentage est en déclin, c’est-à-dire en décroissance. Il s’agit d’un chambardement démographique majeur qui attend la région de Montréal au cours des prochaines décennies. Une telle augmentation démographique et une telle répartition spatiale constituent, rappelons-le, un phénomène tout à fait inédit, unique au monde. En effet, c’est un défi d’intégration qu’aucune société n’a encore relevé dans l’histoire. Forcément, la population montréalaise est appelée à se transformer considérablement, comme le laissent croire les projections pour 2031 de Statistique Canada.
Or, plus les immigrants diffèrent par la langue, l’ethnie, la religion, la race, le costume, etc., plus les risques de friction augmentent à long terme. Voici un commentaire fort troublant du démographe Marc Termote sur ce sujet:
Un tel afflux de plus d’un million de personnes en 40 ans sur un territoire comme l’île de Montréal ne pourrait que provoquer des problèmes très sérieux de tous ordres, surtout lorsqu’on considère que cette nouvelle immigration aurait fort probablement un profil très différent de celui des vagues d’immigration plus anciennes.
En somme, le Québec francophone n’est pas à l’abri des affrontements ethniques qui ont bouleversé d’autres pays (France, États-Unis, etc.). Il est à prévoir que les écoles montréalaises seront le théâtre privilégié de ces conflits entre la communauté francophone d’origine et les communautés immigrantes, sans compter des rivalités entre les minorités ethniques elles-mêmes (déjà en gestation). Puis les crises linguistiques s’accentueront au cours des décennies ultérieures. Le problème des «accommodements raisonnables» ne pourra que s’accentuer avec une population qui changera considérablement.
Le problème peut s’amplifier et devenir explosif si la situation est mal gérée...
La mauvaise gestion est une expérience que les États-Unis connaissent fort bien: il est difficile pour eux d’intégrer des millions de Latinos qui ont la peau basanée, mangent des tacos, parlent l’espagnol et sont catholiques.


(à suivre)