Immigration: qu’est-ce qui cloche?

Publié: 16 septembre 2011 00:00 Par: Marie Grégoire
http://www.journalmetro.com/paroles/article/970765--immigration-qu-est-ce-qui-cloche


Le rapport de l’Office de la langue française, indiquant que le français ne sera plus la langue de la majorité à Montréal, a relancé de plus belle le débat sur l’immigration. Il doit bien y voir quelque chose qui cloche.

L’ADQ en 2007, la Coalition pour l’avenir du Québec, Québec solidaire et maintenant le Parti québécois demandent un ralentissement. Personne ne demande un arrêt complet, on souhaite plutôt une petite pause pour mieux voir venir. Avec raison.

Au-delà de la langue, il faut faire le point sur la hausse des seuils de 20 % consentie par le gouvernement du Québec en 2007. Pour ce faire, il faut des repères. Malheureusement, comme on le mentionnait dans le rapport du vérificateur général actuel, Renaud Lachance, le gouvernement ne s’est doté d’aucun indicateur pour mesurer la capacité d’intégration de la société québécoise.

En 2001, le Québec recevait 35 000 nouveaux arrivants. Avec la nouvelle planification 2012-2015, l’objectif est d’en accueillir 50 000. Cette croissance apporte avec elle une série de questions. Plusieurs ont d’ailleurs été posées dans le cadre de la consultation sur le plan gouvernemental. On peut toujours se mettre la tête dans le sable, mais plu¬sieurs données indiquent qu’il y a un véritable problème.

À partir du moment où on sait que 36 % des immigrants provenaient de l’Afrique du Nord en 2010, le taux de chômage observé chez cette communauté a de quoi inquiéter. Selon le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, il dépassait 19 % en 2008, soit plus du double que celui qui est observé dans l’ensemble de la population. L’identification des besoins de main-d’œuvre, la formation, la langue, la culture sont autant d’éléments qui doivent être pris en compte pour assurer une capacité d’accueil optimale.

Les employeurs du Québec éprouvent des réticences à reconnaître les compétences des immigrants. Sinon, il n’y aurait pas autant de chauffeurs de taxi ingénieurs... L’information à la source, c’est-à-dire dans les pays d’origine, peut être améliorée. Déjà, on accorde plus de points aux diplômes universitaires. Toutefois, est-ce que l’on avise les gens que le français est la langue d’usage?

Le débat sur l’immigration et l’avenir de la langue française doit se faire dans un souci d’ouverture, mais aussi de lucidité. Toute société d’accueil responsable doit trouver ce qui cloche pour assurer l’intégration harmonieuse des nouveaux arrivants. Si elle ne le fait pas, elle court tout droit au-devant des problèmes.


(à suivre)